lundi 9 août 2010

Défi pour travailler - Shôninki de Natori Masazumi [1681]

Je vais me lancer dans un défi personnel pour me remettre a travailler. Je suis censé rédiger un mémoire sur l'écologie a partir de la pensée de Canguilhem, mais j'ai énormément de mal a le rédiger pour diverses raisons.
Pour me forcer a écrire, je me lance le défi personnel chaque jour, de présenter, ou du moins parler d'un livre. Il n'y aura pas grand chose, étant donné que je dois au final tout de même écrire ce mémoire.

Pour commencer : Shôninki, de Natori Masazumi,[1681] 2009 fr.
"L'authentique manuel des ninja" (OOOOOOOOOOOOOOOOOOhhh !)

Le Shôninki est un manuel rédigé en 1681 détaillant les nécessité du mode de vie d'un ninja ou shinobi (selon les provinces). Les shinobi sont des espions[1] particulier : « des agents employés pour des missions d'espionnage, d'infiltration et de guérilla » (Introduction de Axel Mazuer, p.11). Ils pratiquent l'art de la dissimulation ou de l'invisibilité en plaçant leur cœur sous la lame de l'épée et en acceptant d'endurer toutes les peines et humiliations dut à cette pratique. Elle est décrite ici du point de vue Japonais de l'époque, bien qu'elle soit ancestrale et qu'elle doit beaucoup à la Chine[2]. « On reconnaît […] la mentalité « libertaire » de l'art ninja des origines, mettant en exergue les individualités, par opposition au respect hiérarchique de caste propres aux samuraï, et faisant en sorte que le système s'adapte à l'élève et non que l'on oblige l'élève à se conformer à un système. » (Introduction de Axel Mazuer, p.33)

Le manuel en lui même est découpé en 4 partie. La première, d'ordre général, les autres plus pratiques.
La première partie, nous apprend la différence entre le shinobi et le voleur. Bien que le shinobi et le voleur (nusubito) partage des pratiques, le shinobi méprise le voleur qui sont « dénués de toute conscience morale et ne peuvent distinguer le bien du mal. […] Ils ne devraient pas être considéré autrement que comme d'habiles minables. » (Ch. I §2 p.49).
On y découvre aussi, les principes suprêmes (essentiellement l'exposition de ce a quoi peu contraindre l'engagement dans une telle voie, dont ne jamais revoir les gens qu'ils aiment, ni leurs enfants).

Les parties pratiques, semble regorger de ce qui pourrait être pris pour des anecdotes (ce qui en rend la lecture très agréable et facile), mais qui consiste en fait en des conseils pour le pratiquant. Les exemples et les discours m'ont beaucoup plus dans la mesure ou ils sont tous emprunter à la « nature ». Le pratiquant apprend ses techniques et se renseigne grâce aux loups (qui peuvent lire dans l'âme), renard (qui peu tromper l'humain), bœufs, chevaux et « oiseaux aquatiques ». Il saura se déplacer sans bruit et sans laisser de trace (ou alors de faux indices), se déguiser pour se mêler a n'importe qui, recueillir des renseignements, travailler a plusieurs shinobi, accéder au lieu élevée et profondeur, élargir son angle de vue, se protéger contre l'ennemi et identifier ce qu'il ressent. Le tout en contrôlant son cœur et en sachant « lâcher prise ».

Notes
[1]mawashi-mono pour « chercher en tournant autour », technique qui est clairement une analogie aux approches des rapaces.

[2]Notamment à l'art de la guerre (ping fa) de Sun-tzu (en particulier le chapitre XIII, l'utilisation des agents secrets) et a la technique équivalente au ninjutsu le yin-sen-shu ou fa-shu, les maîtres de kung fu « se devaient de connaître le chin kung, l'art de se jouer des obstacles » (Intro p.19).

8 commentaires:

Unknown a dit…

Et ca marche question motiv' ? Tu t'intéresses aux ninja pour ton mémoire ?
PS : y'a quelques fautes ;)))
Flo

Florian OLIVIER a dit…

L'intéret de la démarche n'est pas forcément d'apporter des éléments au mémoire, mais de me forcer a travailler. Ce qui n'est vraiment pas évident.

Unknown a dit…

Bon courage ! Qu'avec toi la force soit ;)
F.

Florian OLIVIER a dit…

Merci !
C'est pas encore gagné.

Daniel a dit…

En tant que Ninja pratiquant, je suis heureux de voir que quel que soit l'écrivain, la Voie reste un véritable brouillard pour ceux qui ne pratiquent pas. Finalement, ce n'est pas si mal que vous sachiez enfin avec quoi l'on travaille. Aucune machine unique ne peut remplacer les capacités humaines, et pour les regrouper toutes (capteurs de chaleur, de rayonnements divers, de vibrations, etc...), il faudrait un tel arsenal qu'il serait impossible d'approcher discrètement. Alors qu'un Ninja.... :D Pour ce qui est de ta remotivation, je te suggère de te rappeler deux choses : D'abord et avant tout, le spermatozoïde de ton père qui a fini par devenir toi après des trillions d'influences extérieures, a survécu jusqu'à l'âge que tu as. Ce serait complètement irrespectueux de tout abandonner maintenant, au regard de tout ce que tu as reçu. Et aujourd'hui, mon message "anonyme" en fait partie. Deuxièmement, tu n'es pas sur Terre par hasard, ni sans but. Tu as une liberté de choix et d'actions qui t'ont mené à ce grand désarroi, mais prends-le par l'autre bout : tu dois juste choisir si tu veux réussir ta vie ou non. Quelles sont tes obligations et tes choix actuels ? Un mémoire à rédiger ? Pas tout le monde peut accomplir cette tâche. Montres-nous comment faire, avec ta façon de le faire et tes traits de caractère. Ce sera TON oeuvre, ton travail. Fais-le au mieux, et ça te demandera du temps. Ainsi, tu verras non seulement le respect de tes pairs grandir, mais tu pourras regarder en face le travail, aussi "immatériel" fut-il, que tu as su accomplir. Et ÇÀ, ça t'aidera.

Automne Vivace a dit…

merci pour ce message.
Je continue la recherche de ma voie. Ce n'est pas évident.
Je ne pratique certes pas le Ninjutsu pour l'instant, bien que ça m'intéresse. Je fait par contre du Kung Fu depuis 5-6 ans... ce qui n'est pas grand chose.

Je dois encore me renseigné sur les philosophies asiatiques. Pour ma part, je me suis tjs senti proche des philosophes Taoïstes, p.ê en particulier Tchouang Tseu (dans la traduction de Jean Levi).

Je finirai bien par faire mon chemin.

Anonyme a dit…

Salut Automne Vivace,

Après le "Shôninki", Albin Michel vient de sortir les 2 premiers cahiers du "Bansenshûkai", l'encyclopédie traditionnelle du ninjutsu :

http://www.amazon.fr/Bansenshukai-suivi-po%C3%A8mes-ninja-Yoshimori/dp/2226246592

Et tu devrais y (re)trouver ton compte, côté philosophie orientale comme "social".

Extraits :

"Les peuples d'Iga et de Kôga n'ont jamais eu de seigneur. (...) En l'absence de seigneur, personne ne les gouvernait et ils vivaient en anarchistes. (...) Ils étaient organisés en petites communautés sans chef. (...) Pour vaincre la majorité lorsqu'on est une minorité, pour vaincre le fort quand on est faible, la seule solution est l'usage du ninjutsu (..)car le ninjutsu est fait pour détruire les gens puissants dénués de morale."

Florian OLIVIER a dit…

Merci pour ton commentaire. Je regarderai le livre a l'occasion. Le sujet m'intéresse, mais de ce que je lis des commentaires sur cette publication, il semble qu'il est plus juste de dire qu'il y a plus du travail de traduction qui vient des poèmes, que du texte qui m'intéresserai vraiment.