samedi 17 décembre 2011

La culpabilisation (culture & pouvoir)

Il y aurait beaucoup de chose à dire sur le sujet. Mais je me rends compte que si je me fis à l'ampleur réelle que devrait prendre le traitement de chaque sujet, je finirai par ne plus en parler, car je me dis : "ça va être incomplet", "ce n'est pas satisfaisant". Et c'est vrai ! Mais en même temps, peu de monde prend l'habitude de lire beaucoup, alors autant écrire peu et de préférence efficace (comme Tchouang Tseu ;) ).


Sur la question de la culture et du pouvoir il y aurait beaucoup à dire. Nussbaum a bien vue l'ampleur d'une difficulté que Zizek à su rendre plus populaire, sans pour autant apporter de nouveaux éléments. Chaque pouvoir trouve ce qui l'arrange dans la culture et la tire vers lui.

Si vous êtes contre le gavage des oies, on vous reprochera d'être contre la culture française. Évidemment personne ne défendra ouvertement la torture de ces vivants ! Surtout a l'approche de Noël.
Vous savez le moment ou des enfants Chinois fabrique des objets pour d'autres enfants... Et la on vous reprochera d'être contre Noël, pas d'être contre l'exploitation.

Mais je voudrais aborder un tout autre sujet. J'avais rédigé un manifeste, quand je le relis aujourd'hui, je me rends compte qu'il est trop largement inspiré de l'écologie profonde d'une part, mais surtout de l'aspect culturel et moralisateur.
Il faut nier la culture et la morale ? Non. Mais ce n'est pas une arme stratégique quand on ne domine pas les autres, et même entre activistes cela peut s'avérer redoutable.
Bien sur il faut un changement culturel, un changement de nos pratiques quotidiennes, une révolution de la vie quotidienne (ce que les situ comprenais par poésie), mais entre activiste le risque est celui du purisme, a qui sera le plus révolutionnaire et le plus radical. Et dans les mains du pouvoir c'est la logique de la culpabilisation (le pétrole est chers ? Vous n'avez qu'a prendre le vélo. Dixit une sinistre au gouvernement), vous êtes contre le gaz de schiste ? Vous voulez donc manger cru (que les crudivores ne s'offusquent pas : il n'est pas question de critiquer ceux qui mange cru, mais bien ceux qui oblige a un régime alimentaire particulier au lieu de laisser le choix). Vous êtes contre le nucléaire ? Vous voulez revenir à la bougie (remarque dans le même sens, pour ceux qui aime la bougie).
C'est pourquoi, il est beaucoup plus stratégique quand on fait de la politique, de ne pas revendiquer le changement de pratiques quotidienne comme objectif politique. Le changement culturel est un moyen. Un moyen par ailleurs qui a son efficacité, et qui est nécessaire pour ne pas répéter ce que l'on nous assène depuis l'enfance. Mais il peut aussi se retourner contre vous. Parce que la priorité c'est le changement du système. L'acte révolutionnaire. Sans quoi, les libéraux continuerons de cultiver leurs zoos. Un zoo dans lequel il domine l'illusion que tous les modes de vies se valent et qu'ils sont tous acceptables. Il y a le carré des anarchistes, le carré du parc décroissant. Chaque animal politique a sa place, et il ne reste qu'a édicter des règles pour ce parc humain.
Quand on trouve du bio dans un supermarché, ce n'est pas parce que le supermarché apprécie le bio, mais pour diversifier, élargir sa clientèle.

C'est l'organisation sociale et technique qu'il faut critiquer. L'urbanisme, l'organisation rationnelle du travail, la civilisation, le système, la machine-travail planétaire. C'est parce que les villes sont établis sur de grande distances que les populations sont favorisé à prendre un moyen motorisé plutôt qu'a la parcourir a pied. C'est parce que chacun regarde la télévision chez soi et que les voitures occupent les rues, qu'il y a de l'insécurité : nous ne sommes plus là. Nous avons laissé la ville se déshumaniser, et la Terre se dévitalisé en général, pour laisser place à l'industrialisme et ses belles mécaniques.

En disant cela, je sais que je tranche un peu dans le paysage critique, ou il y a un débat sur la place que l'on accorde aujourd'hui a la servitude volontaire. On peu croire que je dis : il n'y a pas servitude volontaire. Or, je ne dis pas cela, je dis si il y a servitude volontaire c'est parce qu'il y a une organisation qui encourage, félicite, ordonne, canalise, nos vies et nos pratiques. C'est une question de priorité. Il faut d'abord pointer la nécessité destruction de cette organisation. Pratiquer l'action directe contre l'extrême violence banalisée du système.

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