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La question
écologique est souvent résumée a la limite des ressources, si
cette question fait partie de l’écologie, elle ne peu pas la
contenir entièrement, et ne constitue même qu’une petite part de
la question énergétique qui
est avant tout le résultat d’une organisation sociale (et donc
pas stricto-sensu une question écologique).
Les ressources sur
Terres sont limités, elles finiront toutes par atteindre un pic
après lequel l’extraction sera plus difficile, coûteuse,
et a terme non-rentable. Ce phénomène est déjà arrivé pour les
hydrocarbures, que l’on voudrait extraire a présent dans les pays
qui les consommes malgré les graves destructions environnementale et
sanitaire connues, et devrait arriver dans environ 30 ans (au rythme
actuel de consommation) pour l’ensemble des autres ressources
connues1.
Le colosse appareil capitaliste a des pieds d’argile basés
essentiellement sur une ressource. Certain-e-s pensent pouvoir éviter
ces problèmes grâce a de nouvelles techniques ou de nouvelles
extractions. Seulement aucune technique réellement efficace
pour remplacer l’extraction et la transformation actuelle de
pétrole n’est présenté2,
et de même qu’il existe un pic de l’extraction, il existe un pic
des découvertes, (en général
logiquement antérieur au pic d’extraction) qui est
globalement dépassé : les rares nouvelles découvertes ne
remplacerons jamais la quantité qu’il était possible d’extraire
simultanément jusqu’à aujourd’hui.
Contre les
lectures actuelles qui présente la consommation individuelle comme
la source du problème et dont la matraque culpabilisatrice se fait
plus forte en temps de « crise » (Refuser le gaz de
schiste, reviendrait non seulement a vouloir manger cru, mais en plus
à refuser du travail sur le territoire !), il s’agit au contraire
de montrer que non seulement l’énergie n’est qu’une part de
nombreux problèmes, mais qu’en plus elle peut-être résolue en
opposant une autre organisation. Organisation locale et sociale,
moins énergivore et plus écologique qui ne soit pas celle du repli,
de la hiérarchie et de la fermeture mais égalitaire, partageuse et
ouverte. Tout comme le patriarcat est loin de disparaître pendant la
crise, les problèmes mis a jours par nos connaissances écologiques
persistes. L’anarchisme, ne s’oppose pas seulement a
l’exploitation économique, mais à l’ensemble des mécanismes
d’exploitations, de dépossessions et d’autorité. L’énergie
n’est un problème pour nous que parce que nous dépendons d’un
appareillage technique spécifique, rendu nécessaire par des modes
de vie eux même contraints par cette organisation. Une grande partie
de l’énergie produite ne nous arrive jamais, parce qu’elle est
consommée par le système lui-même pour son fonctionnement. Ce
n’est pas nous qui constituons un problème, mais cet appareillage
et ceux qui le dirigent. Ils organisent nos dépendances, notre
exploitation, et la destruction des vivants sur Terre. Finissons en
avec ce système.
C’est
l’organisation sociale qui contraint et organise les dépenses
énergétique, à travers les libertés laissées aux individus.
C’est sa structure générale, et son urbanisme en particulier
(notamment a travers l’organisation de l’espace) qui favorise les
transports contraints et les distances qui doivent être parcourues.
L’orientation particulière que donne le capitalisme mondialisé
entraîne des dépenses énergétique supplémentaire qui se retrouve
du panneau publicitaire lumineux et vitrines éclairées de nuit, aux
énergies supplémentaires qu’il faut dépenser pour produire plus
afin de vendre moins chers (et non par rapport aux besoins défait de
leurs aliénations) ou pour des productions genrées et pensée
plutôt a usage individuel que collectif, mais aussi pour réparer et
entretenir la camelote produite elle-même, qui dans ce cadre est
pensée non pour durer, mais comme une étape qui sera dépassée par
le prochain produit qui pourra venir s’y substituer.
L’échappatoire
promus par une société de « service » qui aurait
prétendument moins de pollution (c’est sans compter les déchets
électroniques, les transports….) est loin de diminuer le coût
énergétique.
Il n’existe
pas d’énergie sans pollution, sans destructions. L’extraction
des terres rares nécessaire aux éoliennes, ou aux panneaux
photovoltaïques est un problème insolvable dont les conséquences
sociales3
et écologique4
ne disparaîtrons pas. Et même au-delà de ces questions le
traitement des déchets de certaines sources d’énergie va nous
poser des questions radicales : comment une société anarchiste
pourra a défaut de les produire, gérer les déchets nucléaires
présents pour de nombreuses années.
Les principales
énergies dites alternatives dans une démarche d’écoblanchiment,
sont mis en avant afin de cacher les destructions connues de la
majorité des énergies réellement utilisée. Mais il ne faut s’y
tromper, les énergies renouvelables sont clairement le futur
carburant du capitalisme ou se déploient déjà largement Total et
BP. Comme Charbonneau l’avait envisagé : « Le
virage écologique ne sera pas le fait d’une opposition très
minoritaire, dépourvue de moyens, mais de la bourgeoisie dirigeante,
le jour où elle ne pourra faire autrement. Ce seront les divers
responsables de la ruine de la terre qui organiseront le sauvetage du
peu qui en restera, et qui après l’abondance géreront la pénurie
et la survie. Car ceux-là n’ont aucun préjugé, ils ne croient
pas lus au développement qu’à l’écologie ; ils ne croient
qu’au pouvoir, qui est celui de faire ce qui ne peut être fait
autrement.5 »
La recherche pour ces énergies se fait non dans un objectif
écologique ou social, mais pour celui de la marchandise. Les terres
qui aurait pu servir a l’alimentation sont alors utilisé
autoritairement pour faire du carburant ou de l’énergie. Au final,
une des questions au centre du problème de l’énergie est le
possible usage populaire des terres ou l’imposition du renouvelable
par les États, Industriels et Institutions internationales.
L’énergie
est donc loin de n’être qu’une question technicienne de limite
des ressources et pose bien plutôt au premier plan l’usage et
la gestion populaire du sol, puis les valeurs avec lesquelles nous
allons structurer une organisation sociale, et enfin comment pour ses
questions vitales allons nous échapper à la logique oligarchique de
l’expertise.
Pour ce dernier
problème il est toujours possible de faire des recherche afin
d’élaborer ou restaurer des savoirs locaux, faciles à transmettre
et a retenir (afin de pouvoir toutes et tous les acquérir et refuser
l’exclusion intellectuelle du « secret d’État »
[nucléaire] ou d’entreprises [risques dus aux fracturations des
sols]), avec des matériaux locaux et renouvelables, le tout dans une
organisation fédérée (il y a toujours du soleil de l’eau et du
vent mais pas aux même endroits). L’objectif étant que nous
puissions construire, réparer et maintenir nous même des
dépendances que nous avons choisis, favorisant notre liberté,
plutôt que notre asservissement.
Les luttes
actuelles contre les hydrocarbures de schistes et les lignes THT, ne
constituent que la face visible d’attaques sur le destructeur
appareil capitaliste. Il nous reste à trouver comment porter
publiquement nos autres arguments.
Florian
(Groupe de Montpellier – Un Autre Futur)
Notes
1Pic
gazier : entre 2020 et 2030, charbon vers 2025, uranium en
2035, métaux dans 20 a 30 ans.
2Ce
scientisme connaît son équivalent en miroir a travers les
croyances dans une prétendue énergie libre, extraite de la force
de l’univers même, ou une méthode de production qui apporterai
plus qu’elle ne coûterai (comme un moteur surnuméraire). Ces
croyances aux fondements creux sont en contradiction avec nos
savoirs actuels largement vérifié et surtout avec le principe
général de l’entropie (second principe de thermodynamique),
selon lequel l’énergie transformable ne peut que décroître a
terme dans l’univers. La néguentropie que nous pouvons organiser
ne peut-être que temporairement et localisé à l’intérieur de
l’entropie générale.
3Aussi
bien des travailleurs (A travers l’histoire des conditions des
mineurs, dont le 16 Août 2012 ou une trentaine de mineurs grévistes
on été abattu et une soixantaine de mineurs blessé gravement en
Afrique.du Sud. Il en meurt des dizaines chaque année), que des
habitants (Indigènes expulsé de leur lieu de vie et d’habitat,
qui on le mauvais goût d’habiter sur des ressources minières...).
4Destruction
des nappes phréatiques ou/et pollution des rivières et des sols
sont la destruction des habitants sous terrains, des milieux
aquatiques, mais aussi de tout ceux qui doivent accéder a de l’eau.
5Feu
Vert, autocritique du mouvement écologique.
P.S : j'ai remarqué que Jean-Pierre Tertrais dans un récent article pour le Monde Libertaire avait repris ma perspective de changement de l'organisation sociale pour résoudre les problèmes dit écologique (en fait des problèmes révélé par nos connaissances écologiques) que je lui avait exposé a l'occasion des rencontres internationale de l'anarchisme à St-imier. Je suis content de voir que l'idée fait donc ce chemin. Pour être tout a fait juste, il semble que Bookchin l'avait déjà mise en place, mais qu'il lui manquait tout une partie critique sur "l'appareil capitaliste", qui est un peu ma manière a moi de parler d'un équivalent plus ou moins du système technicien. Bref, ça avance.
P.S : j'ai remarqué que Jean-Pierre Tertrais dans un récent article pour le Monde Libertaire avait repris ma perspective de changement de l'organisation sociale pour résoudre les problèmes dit écologique (en fait des problèmes révélé par nos connaissances écologiques) que je lui avait exposé a l'occasion des rencontres internationale de l'anarchisme à St-imier. Je suis content de voir que l'idée fait donc ce chemin. Pour être tout a fait juste, il semble que Bookchin l'avait déjà mise en place, mais qu'il lui manquait tout une partie critique sur "l'appareil capitaliste", qui est un peu ma manière a moi de parler d'un équivalent plus ou moins du système technicien. Bref, ça avance.
2 commentaires:
Bonjour,
Si, aujourd'hui, la structure sociale contraint la demande énergétique, ce fut l'inverse jadis. C'est l'inadéquation entre nos besoins aujourd'hui (qui ne peuvent plus être satisfaits) et de l'offre d'hier qui nous a permis de nous structurer (on appelle cela le développement il paraît) n'importe comme qui pose question. L'humanité s'est développée sur une base énergétique non soutenable, en pensant (fantasme) que le progrès nous ferait trouver une solution pour l'avenir (tout en pensant que les scientifiques coûtent trop chers). Résultat, on est dans la m*****
Merci d'avoir lu.
Je ne suis pas sur d'avoir tout compris a vos remarques, mais sur la question du développement de l'humanité sur une base énergétique non soutenable, je ne partage pas votre avis. Ce n'est que très récemment que nous avons pris ce tournant. Par le passé la consommation de ressource était différente, et si elle a connu des difficultés (avec des pénuries de bois a certaines époques notamment), elle a aussi connu des périodes de gestion adéquate. Par contre politiquement, tout comme encore aujourd'hui, on ne tendait pas du tout vers l'émancipation.
Par contre le fantasme dans la science a toujours effectivement existé, avant il était posé sur l'alchimie et l'on trouve dans la fin du traité de Francis Bacon sur la nouvelle atlantide (1600) tout un tas de fantasme "attendus" de la science.
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