Scientisme et positivisme.
Le scientisme est l’idée selon
laquelle la politique doit être réglé par la science, or c’est
bien de cette question qu’il s’agit puisque sous couvert de
dénoncé l’obscurantisme antiscience, on y amalgame aussi bien les
critiques politique que les critiques du savoir scientifiques par des
non-scientifiques.
De même le positivisme, consiste a
croire que le « progrès » consiste dans l’addition de
savoir (et ou de techniques, selon ce qu’on entends par science)
les uns après les autres, de manière linéaire, comme si en
enfilant n’importe qu’elle perles les unes derrières les autres,
on obtiendrai le plus beau collier. C’est totalement rétrograde,
et l’on aurait pu croire cette vision déchut depuis l’acceptation
dans la théorie de l’évolution de l’image d’un buisson rond
sans racine aux embranchement multiples. Forcé de constater qu’il
n’en est rien.
Si l’on écarte les propos facilement retournable sur la politique
n’utilisant que la peur2,
le primat de la connaissance sur l’action3,
ou le recyclage de l’opposition classique nature/technique4,
le propos de Dominique Lecourt vise essentiellement a relativisé les
questions et le savoir populaire sur la politique et l’éthique
pour les enfermer en les amalgamant sous le sentiment de la « peur »,
peur qui elle même n’est que peu raisonnable, puisqu’il
s’agirait essentiellement de trouver un objet a l’angoisse, qui
par « nature » n’en a pas.
Dans ce monde
imaginaire, les militants ne font que développer une « expertise
ignorante », quand il ne sont pas « violent »
(contre les nanotechnologies5).
Ici Lecourt pratique l’amalgame entre la science, la politique et
la morale. La science, ne dit pas, et n’a pas a dire ce qui doit
être dans la société. Elle fournie une description et des moyens.
C’est a la politique de trancher sur ce qui est bon ou mauvais, la
science se contente de s’accorder sur la vérité.
La science n’est
pas une opinion parmi d’autres. La science, n’est tout simplement
pas une opinion. Ce sont des propositions validées pour leur
véracité, pas pour leur bien, ou la justice. L’opinion c’est a
la population de la donner sur ce qu’elle pense bon ou mauvais. Sur
cette question les experts n’ont rien a dire.
Le problème c’est
que ne sont retenus comme argument politique, que les discours des
experts. Ainsi, il y a interdiction ou moratoire, que pour des
raisons sanitaires appuyé sur publication. Enfin en théorie, car en
pratique, une interdiction du Redbull pour sa Taurine peut-être
annulée, non pas pour des raisons scientifique qui prouverai que
c’est bon, ou sans effet négatif sur la santé, mais parce que
l’interdiction coûte trop chers dans le cadre d’une
« concurrence libre et non faussée » qui fait payer un
choix politique qui ne lui convient pas.
Ainsi, les OGM,
pourrait très bien être refusés pour des raisons politiques
d’opposition au brevet sur le vivant. D’autant plus qu’il est
évident que l’on ne peux pas demander a l’ensemble de la
population de connaître toute la littérature scientifique sur les
OGM.
Mais l’essentiel
du propos serait surtout de rappeler que si la science produit un
savoir particulier, qui ne peut pas être ignoré, sur ce que les
choses sont, la population en produit un autre sur quels choses
seront acceptés ou refusée dans la société. Chacune est légitime
dans son domaine.
Au
sujet de « L’avenir de l’anti-science »,
texte de Alexandre Moatti6.
Le texte de Moatti, peut-être par sa
longueur, est plus fin que celui de Lecourt, surtout il propose une
description historique ou des observations de mouvement idéologiques,
cependant la critique normative (qui prétend donc a l’actualité)
en transpire clairement7.
Par exemple Rousseau est cité comme un
critique de la science ou de ses applications, alors qu’il s’agit
de critiquer le pouvoir de la science sur les questions morales et
pas sur son propre champs8.
Ce déplacement permet de nier, toute remise en cause politiques de
certaines techniques ou programme de recherche, vous ne faîte pas là
une réflexion politique, mais de « l’anti-science ».
Ingénieux.
Moatti nous ressert la critique d’une
science citoyenne qui s’incrusterai dans le CNRS, très bien, dans
la même veine, pourquoi ne pas critiquer le budget de l’État et
des Industriels ? En quoi l’influence des uns serait un
problème et celle des autres une nécessité ?
Si jamais vous vous aventurez a dire
que vous n’êtes pas contre le principe de la science, mais contre
le brevet, ou que vous voudriez que la science vous aide a mettre au
point des techniques et savoirs que vous pourrez produire et
reproduire vous même, avec les matériaux locaux, renouvelables,
vous êtes dans l’anti-science (avec les religieux, les
obscurantistes, les dogmatiques), ou dans la peur (avec les
réactionnaires et les irrationnels). Au choix.
L’avenir pourrait pourtant être
compris avec l’idée que la science ne se résume pas forcément à
la connaissance du trafic routier, mais qu’elle pourrait aussi bien
donner a connaître pour ceux qui n’ont pas la voiture. Il ne
s’agit nullement de promouvoir a nouveau le lyssenkisme et sa
science prolétarienne. Il ne s’agit pas de dire du trafic routier,
comme Lyssenko disait de la génétique qu’elle est fausse. Pas du
tout. Mais qu’inévitablement et bien heureusement pour le
pragmatisme, que la science sert, reste a voir et définir, qui elle
doit et comment elle peu servir a l’émancipation.
Florian OLIVIER, 10 Février
2014
1http://iphilo.fr/2014/02/08/contre-la-peur
2La
classe politique, utilise bien sur la peur, mais pas seulement, elle
fait aussi miroité des promesses, de l’avenir. Du progrès. Il
suffit malheureusement d’entendre les multiples prétentions sur
la baisse du chômage, ou le temps des cerises qui se rapproche
soudainement à la seule décision sur la classe dirigeante que la
France a bien voulu laisser a sa population, les élections.
3Loin
de l’affirmation selon laquelle la connaissance prime sur
l’action, Canguilhem (que Lecourt n’ignore pourtant pas)
indiquait que la science naissait de l’action, d’une action qui
cherche sa réussite, la où la première fois elle avait échouée.
4Alors
qu’aujourd’hui précisément on nous vent a renfort publicitaire
une alliance « technique/nature » avec éolienne
industrielle, panneau photovoltaïque, géo-ingénierie contre le
changement climatique, et technique imitant ou s’inspirant de
procédé observé « dans la nature » pour les
reproduire avec des nanos. Cette opposition est un artefact
intellectuel du a la culture occidentale, que Descola a proposé de
qualifié de « naturaliste ». La nature est une
production conceptuelle de notre culture. Ou pour le dire avec une
perspective darwinienne, comme probablement l’ensemble des
mammifères qui nous ressemble, nous sommes susceptible de mettre au
point une culture.
5A
ce petit jeu, il faudrait indiquer l’article de Bernadette
Bensaude Vincent qui indiquait que ces « débat » était
clairement technocratique, organisé selon les industriels locaux,
sans soucis des questions que pouvaise se poser les personnes
localement, et que par ailleurs, il se faisait alors que toutes les
décisions avait déjà été prise de production, et que les
budgets des nombreuses entreprises était validé. Mais qu’est ce
que la violence ? Refuser un faux-débat, ou mentir a la
population en lui faisant croire qu’elle est souveraine alors que
tout a déjà été décider ?
6http://www.institutdiderot.fr/?p=4978
7Sans
parler des étiquettes comme « néo-anarchiste » dont en
France, seul Onfray prétend parler, et alors que celui-ci s’est
toujours affirmé prométhéen. Il s’agit malheureusement d’une
méconnaissance du mouvement anarchiste réel. Je suis prêt
cependant a toute citation d’une motion de la Fédération
Anarchiste, ou de la Coordination des Groupes Anarchistes qui
critiquerai la science. Et pour cause : il n’y en a pas. En
général ces idées sont qualifiée : d’anti-industrielle en
référence surtout aux éditions de l’EdN. Et leur diversité est
loin d’être résumable a un « néo-anarchisme ».
Ainsi on trouve une critique culturelle, voire religieuse, de « La
technique » chez Ellul, Illich et Dupuy. Une critique
néo-luddite, chez PMO et plus ou moins dans N&MC. Quand au
groupe Oblomoff, si l’on lit bien son livre, le critère mis en
avant et « le sens commun », comme Orwell. Enfin pour
faire un panorama bref, un dernier courant pourrait être qualifié
de primitiviste, il est complètement mineur et totalement rejeté
en France (et pour de bonne raisons !). L’extrême droite elle à
trouvé son terrain en détournant le mouvement culturel du
« survivalisme » vers elle (surtout en Italie), comme
elle a su le faire avec le conspirationnisme.
8Il
le rappelle pourtant clairement dans l’intitulé de l’Académie
de Dijon : « Sur cette Question proposée […] :
Si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à
épurer les mœurs. ». Ceux qui voudront s’en persuader
peuvent toujours lire l’excellent texte de Rousseau.
2 commentaires:
Je ne me considère pas comme 'scientiste'. Même si j'ai pu parler de 'scientisme faible' dans la conclusion de mon ouvrage 'Alterscience' (2013), j'ai depuis approfondi largement 'l'hypertrophie scientiste' (ex. LaRouche) que j'ai décrite comme une radicalité dans le texte auquel vous faites allusion.
Sur l'appellation 'néoanarchiste', je prends bonne note de votre note 7 : il y a une difficulté à nommer ces tendances (car il faut bien qualifier pour décrire), j'ai repris des appellations données par d'autres auteurs. En tout état de cause, tous ceux que vous citez dans votre NbdP7 (PMO, EdN, Oblomoff, M&MC) et que j'étudie partagent à peu de choses près le même discours.
Alexandre Moa.
Il est certains que pour moi, votre scientisme "faible" n'est pas comme LaRouche est les autres que vous décrivez dans votre livre, qui pour moi ce rapproche plutôt d'une sorte de renouveau du positivisme.
De mon côté, que la science, permettent une évolution sur les questions de santé et même de connaissance de nos mécanismes moraux, je n'en doute pas. Mais ce n'est pas a la science de dire ce qu'on doit faire, elle ne peut que dire ce qui a fonctionné.
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