vendredi 21 février 2014

Éthiques dîtes de la "nature" ou de la "terre"

Les questions éthiques formalisée sur ce que nous appelons la nature sont une activité récente (dont on trouve une vision idéologique dans l’introduction du principe de précaution de Hans Jonas), mais la réalité d’une réflexion ou d’une inter-action spécifique avec elle est ancienne. On la retrouve à travers des aliénations religieuses, ainsi que des pratiques a travers l’activité des paysans, ou de métiers spécifiques plus tardif, issue de l’émiettement par le capitalisme en spécialisation productive comme l’agriculture, la foresterie, l’élevage...
D’autres cultures ont eu une relation différente, dans la mesure ou il ne désignait pas ce que nous percevons sous le terme de « nature », mais d’autres ensembles qui peuvent nous paraître proches. Nous les étudions aujourd'hui a travers ce que nous appelons l’éthno-écologie, du moins si cette dernière est elle même assez ouverte, pour ne pas attendre du terme « écologie » un savoir du type du notre, issus d’expérimentation dans des laboratoires, ou en tout cas de savoir fait pour circuler et être jugé entre pairs. Si ce n’est pas le cas, disons que d’une manière générale des cosmologies différentes, des conceptions du monde différentes existe et donne lieu a des représentations et des pratiques différentes. Un petit tour d’horizon a été notamment tenté par J-B. Callicott dans « Pensées de la terre » [Earth’s Insights : a Multicultural Survey of Ecological Ethics from the Mediterranean Basin to the Australian Outback, 1997].

Sur Éthiques de la nature, de Gérald Hess, Hess a cerné un panorama honnête de la discipline, et comme l’a remarqué Corine Pelluchon1, son goût pour le pluralisme moral, et un certain pragmatisme permet d’éviter une succession d’idées reçues sur chaque courant, qui se terminerai par la présentation glorieuse d’une dernière approche. Malheureusement l’exécution de l’exploration se fait aussi a travers un goût prononcée pour la phénoménologie qui, il me semble, a freiner tout approfondissement pratique des questions. C’est d’autant plus regrettable que l’auteur semble les connaître, mais il ne fait que les esquisser ici et là, sans délivrer de véritablement éléments de problématisation a un lecteur qui s’il ne les soupçonne pas, peu voir tout ce déballage conceptuel pour des fadaises intellectuelles, là ou le questionnement est pourtant important.
Pour donner un exemple, la question de la biodiversité n’apparaît tout simplement pas (alors que l’auteur a lu le livre de Virginie Maris sur la question par ex.). Pas plus que les conséquences d’une vision purement économique ou « croissanciste » de l’écologie. L’extension de l’urbanisme ? Les marées noire ? Rien. Quand a la question que pose certaines techniques (OGM, nucléaire, ou autre), elles sont évoquées... mais comme ça, sans plus d’intérêt. Tout cela alors que le livre Éthiques Animale de J.B Jeangène Vilmer, précédent livre du même type a la même édition et collection, censément donner la voie pour le type d’exposition attendu, lui ne s’est pas privé de tout une partie pour décrire les pratiques du milieu. Par ailleurs, on trouve en français, le livre « Éthique de l’environnement » de Joseph R. Des Jardins sur le même sujet et qui par a chaque fois d’un cas concret. Comme quoi un exercice proche n’est pas impossible.
Qu’on ne s’y trompe pas. On y trouve tout de même de bon éléments, qui viennent notamment relayé des présentation que l’on ne trouve pas en français (si ce n’est si on a lu la thèse de Virginie Maris) et sa connaissance de l’anglais, mais aussi de l’allemand, permet de sortir d’une réflexion francophone encore jeune sur la question.
Enfin les connaissances scientifiques de l’auteur sur le sujet n’apparaissent pas non plus. Et manque cruellement. Il n’y a aucun questionnement sur la méta-éthique, savoir de quoi il faudrait s’inquiéter est important, mais si on n’étudie pas la question de savoir comment partir de la vision qu’on les gens de ces questions pour leur permettre de l’approfondir, autant dire qu’on ne parle qu’entre philosophes. De même, rien sur l’éthologie, qui a pourtant beaucoup fourni sur ce que l’on entend en partie aujourd’hui par nature (au lieu de cela on trouve une petite inquiétante référence a Heiddeger qui a certes rappeler la pluralité des mondes... mais a aussi introduit l’idée d’une hiérarchie ou l’humain prend la première place dans les qualités de ces mondes.), et dont aucun auteur n’apparaît (Lestel, Frans de Waal par ex.).
Je dirai simplement que l’auteur présente donc, un travail intéressant, mais a compléter... et qui malheureusement risque de ne touché que ce qui rêve encore des philosophes-rois.

1http://www.laviedesidees.fr/Nature-et-pluralisme-moral.html

mardi 11 février 2014

Contre la surdité et actualité du scientisme et du positivisme




Scientisme et positivisme.
Le scientisme est l’idée selon laquelle la politique doit être réglé par la science, or c’est bien de cette question qu’il s’agit puisque sous couvert de dénoncé l’obscurantisme antiscience, on y amalgame aussi bien les critiques politique que les critiques du savoir scientifiques par des non-scientifiques.
De même le positivisme, consiste a croire que le « progrès » consiste dans l’addition de savoir (et ou de techniques, selon ce qu’on entends par science) les uns après les autres, de manière linéaire, comme si en enfilant n’importe qu’elle perles les unes derrières les autres, on obtiendrai le plus beau collier. C’est totalement rétrograde, et l’on aurait pu croire cette vision déchut depuis l’acceptation dans la théorie de l’évolution de l’image d’un buisson rond sans racine aux embranchement multiples. Forcé de constater qu’il n’en est rien.


En réponse à « Contre la peur », petit texte de Dominique Lecourt1.
Si l’on écarte les propos facilement retournable sur la politique n’utilisant que la peur2, le primat de la connaissance sur l’action3, ou le recyclage de l’opposition classique nature/technique4, le propos de Dominique Lecourt vise essentiellement a relativisé les questions et le savoir populaire sur la politique et l’éthique pour les enfermer en les amalgamant sous le sentiment de la « peur », peur qui elle même n’est que peu raisonnable, puisqu’il s’agirait essentiellement de trouver un objet a l’angoisse, qui par « nature » n’en a pas.

Dans ce monde imaginaire, les militants ne font que développer une « expertise ignorante », quand il ne sont pas « violent » (contre les nanotechnologies5). Ici Lecourt pratique l’amalgame entre la science, la politique et la morale. La science, ne dit pas, et n’a pas a dire ce qui doit être dans la société. Elle fournie une description et des moyens. C’est a la politique de trancher sur ce qui est bon ou mauvais, la science se contente de s’accorder sur la vérité.
La science n’est pas une opinion parmi d’autres. La science, n’est tout simplement pas une opinion. Ce sont des propositions validées pour leur véracité, pas pour leur bien, ou la justice. L’opinion c’est a la population de la donner sur ce qu’elle pense bon ou mauvais. Sur cette question les experts n’ont rien a dire.
Le problème c’est que ne sont retenus comme argument politique, que les discours des experts. Ainsi, il y a interdiction ou moratoire, que pour des raisons sanitaires appuyé sur publication. Enfin en théorie, car en pratique, une interdiction du Redbull pour sa Taurine peut-être annulée, non pas pour des raisons scientifique qui prouverai que c’est bon, ou sans effet négatif sur la santé, mais parce que l’interdiction coûte trop chers dans le cadre d’une « concurrence libre et non faussée » qui fait payer un choix politique qui ne lui convient pas.
Ainsi, les OGM, pourrait très bien être refusés pour des raisons politiques d’opposition au brevet sur le vivant. D’autant plus qu’il est évident que l’on ne peux pas demander a l’ensemble de la population de connaître toute la littérature scientifique sur les OGM.
Mais l’essentiel du propos serait surtout de rappeler que si la science produit un savoir particulier, qui ne peut pas être ignoré, sur ce que les choses sont, la population en produit un autre sur quels choses seront acceptés ou refusée dans la société. Chacune est légitime dans son domaine.

Au sujet de « L’avenir de l’anti-science », texte de Alexandre Moatti6.
Le texte de Moatti, peut-être par sa longueur, est plus fin que celui de Lecourt, surtout il propose une description historique ou des observations de mouvement idéologiques, cependant la critique normative (qui prétend donc a l’actualité) en transpire clairement7.
Par exemple Rousseau est cité comme un critique de la science ou de ses applications, alors qu’il s’agit de critiquer le pouvoir de la science sur les questions morales et pas sur son propre champs8. Ce déplacement permet de nier, toute remise en cause politiques de certaines techniques ou programme de recherche, vous ne faîte pas là une réflexion politique, mais de « l’anti-science ». Ingénieux.
Moatti nous ressert la critique d’une science citoyenne qui s’incrusterai dans le CNRS, très bien, dans la même veine, pourquoi ne pas critiquer le budget de l’État et des Industriels ? En quoi l’influence des uns serait un problème et celle des autres une nécessité ?
Si jamais vous vous aventurez a dire que vous n’êtes pas contre le principe de la science, mais contre le brevet, ou que vous voudriez que la science vous aide a mettre au point des techniques et savoirs que vous pourrez produire et reproduire vous même, avec les matériaux locaux, renouvelables, vous êtes dans l’anti-science (avec les religieux, les obscurantistes, les dogmatiques), ou dans la peur (avec les réactionnaires et les irrationnels). Au choix.

L’avenir pourrait pourtant être compris avec l’idée que la science ne se résume pas forcément à la connaissance du trafic routier, mais qu’elle pourrait aussi bien donner a connaître pour ceux qui n’ont pas la voiture. Il ne s’agit nullement de promouvoir a nouveau le lyssenkisme et sa science prolétarienne. Il ne s’agit pas de dire du trafic routier, comme Lyssenko disait de la génétique qu’elle est fausse. Pas du tout. Mais qu’inévitablement et bien heureusement pour le pragmatisme, que la science sert, reste a voir et définir, qui elle doit et comment elle peu servir a l’émancipation.



Florian OLIVIER, 10 Février 2014
1http://iphilo.fr/2014/02/08/contre-la-peur
2La classe politique, utilise bien sur la peur, mais pas seulement, elle fait aussi miroité des promesses, de l’avenir. Du progrès. Il suffit malheureusement d’entendre les multiples prétentions sur la baisse du chômage, ou le temps des cerises qui se rapproche soudainement à la seule décision sur la classe dirigeante que la France a bien voulu laisser a sa population, les élections.
3Loin de l’affirmation selon laquelle la connaissance prime sur l’action, Canguilhem (que Lecourt n’ignore pourtant pas) indiquait que la science naissait de l’action, d’une action qui cherche sa réussite, la où la première fois elle avait échouée.
4Alors qu’aujourd’hui précisément on nous vent a renfort publicitaire une alliance « technique/nature » avec éolienne industrielle, panneau photovoltaïque, géo-ingénierie contre le changement climatique, et technique imitant ou s’inspirant de procédé observé « dans la nature » pour les reproduire avec des nanos. Cette opposition est un artefact intellectuel du a la culture occidentale, que Descola a proposé de qualifié de « naturaliste ». La nature est une production conceptuelle de notre culture. Ou pour le dire avec une perspective darwinienne, comme probablement l’ensemble des mammifères qui nous ressemble, nous sommes susceptible de mettre au point une culture.
5A ce petit jeu, il faudrait indiquer l’article de Bernadette Bensaude Vincent qui indiquait que ces « débat » était clairement technocratique, organisé selon les industriels locaux, sans soucis des questions que pouvaise se poser les personnes localement, et que par ailleurs, il se faisait alors que toutes les décisions avait déjà été prise de production, et que les budgets des nombreuses entreprises était validé. Mais qu’est ce que la violence ? Refuser un faux-débat, ou mentir a la population en lui faisant croire qu’elle est souveraine alors que tout a déjà été décider ?
6http://www.institutdiderot.fr/?p=4978
7Sans parler des étiquettes comme « néo-anarchiste » dont en France, seul Onfray prétend parler, et alors que celui-ci s’est toujours affirmé prométhéen. Il s’agit malheureusement d’une méconnaissance du mouvement anarchiste réel. Je suis prêt cependant a toute citation d’une motion de la Fédération Anarchiste, ou de la Coordination des Groupes Anarchistes qui critiquerai la science. Et pour cause : il n’y en a pas. En général ces idées sont qualifiée : d’anti-industrielle en référence surtout aux éditions de l’EdN. Et leur diversité est loin d’être résumable a un « néo-anarchisme ». Ainsi on trouve une critique culturelle, voire religieuse, de « La technique » chez Ellul, Illich et Dupuy. Une critique néo-luddite, chez PMO et plus ou moins dans N&MC. Quand au groupe Oblomoff, si l’on lit bien son livre, le critère mis en avant et « le sens commun », comme Orwell. Enfin pour faire un panorama bref, un dernier courant pourrait être qualifié de primitiviste, il est complètement mineur et totalement rejeté en France (et pour de bonne raisons !). L’extrême droite elle à trouvé son terrain en détournant le mouvement culturel du « survivalisme » vers elle (surtout en Italie), comme elle a su le faire avec le conspirationnisme.
8Il le rappelle pourtant clairement dans l’intitulé de l’Académie de Dijon : « Sur cette Question proposée […] : Si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à épurer les mœurs. ». Ceux qui voudront s’en persuader peuvent toujours lire l’excellent texte de Rousseau.

mercredi 6 novembre 2013

Notes sur la science à partir d'Enquête sur les créationnismes, de Cyrille Baudouin et Olivier Brosseau


Le livre éclaire, non pas sur le créationnisme comme on serait tenté de le penser, mais sur LES créationnismeS à travers une approche de style journalistique qui fait intervenir par des entrevues différentes personnes spécialistes de leurs sujets. Les auteurs toutefois ne sont pas journalistes, mais « respectivement ingénieur en physique et docteur en biologie ».
Le livre est éclairant sur le sujet, et apporte pas mal d’éléments, cependant l’aspect journalistique donne aussi beaucoup de détails inutiles a une lecture argumentative (c’est-à-dire principalement intéressée par de l’argumentation, des choses a opposer. Et je le précise, inutile de ce point de vue, ne signifie pas faux, ni inutile d’autres point de vues) et qui aurait pu être mis dans cette perspective en note de bas de page, au lieu de figurer en plein texte.
Le travail fait et reporté est motivant et éveille a de nombreuses discussion, notamment a cause de certains discours d’intervenants que les auteurs reportent, sans questionner quand ils concernent un sujet, dont on peu légitimement pensé qu’ils le maîtrisent moins (notamment l’entrevue avec Guillaume Lecointre qui relève de la philosophie des sciences, ou celle avec Pascal Charbonnat). Si on me disaient des choses sur la biologie, je serai bien incapable de les interroger, et Lecointre n’est pas non plus « le premier venue » (il est l’auteur notamment du Guide critique de l’évolution [beau mais chers]), on peu donc penser qu’il est légitime de boire ses paroles.
Je propose donc, un petite critique de la philosophie des sciences présenté dans le livre. Je renvois les lecteurs au livre pour l’intéressante cartographie qu’il met au point sur les créationnismes. J’ai noté plein d’autres choses sur les bords des pages, mais rien qui puisse faire bloc, juste des remarques éparses ici et là.

Lecointre présente ce qui est pour lui 4 piliers « qui conditionnent la possibilité de faire des expériences scientifiques », seulement ces 4 piliers rassemblent en fait des choses qui pourraient être largement discuter et distinguer.
D’abord « 1. Le scepticisme initial sur les faits » relève d’une attitude, d’un comportement, proche des questions que l’on se pose dans certaines approche sur la « vertu » du scientifique. Il faut savoir que d’autres approches proposé par exemple « l’honnêteté » du scientifique, etc... En général ses approches sont critiquées parce qu’elles fonts intervenir de la morale, la ou certain-e-s pensent qu’ils n’y en pas, ou ne devraient pas y en avoir. Je pense pour ma part, qu’il y en a toujours de toute façon, et que ça ne coûte rien de préférer l’honnêteté à la malhonnêteté. Reste la question de la pratique... Or ce n’est pas si facile d’abandonner une théorie, un travail que l’on a mis au point, même s’il s’avère qu’effectivement on s’est trompé. D’ailleurs Richard Dawkins dans « Pour en finir avec Dieu », relève un exemple d’un de ses professeurs qui a été applaudi quand il a recconu qu’il s’est trompé, en public, depuis des années... On peu penser aussi a l’analyse de Khun sur les paradigmes. Mais aussi, et plus simplement, au comportements de chacun-e en général.
« 2. La rationalité » par ce terme fourre-tout Lecointre fait référence au seul « principe d’économie d’hypothèse (parcimonie) ». Il est vrai que la parcimonie est utile, et permet d’évacuer des hypothèses qui font intervenir des choses peu probable. Cependant il a aussi des défauts et surtout il ne doit pas être pris isolément. Les défauts c’est que la « simplicité » comme on l’appelle parfois est en fait ambigu. On peu trouver plus « simple » de résoudre tous les problèmes par « Dieu », après tout, pourquoi s’embêter a faire des expériences compliquer, si notre seule subjectivité suffit ? Etc... Et il existe aussi d’autres critère de rationalité, qui relève bien souvent en fait d’ambiguité de ce que l’on entend par « vérité ». La simplicité fait parti de ces critères, mais on peu en relever d’autres, comme les analyses Anastasios Brenner dans « Raison scientifique et valeurs humaines ; Essai sur les critères du choix objectif » : la cohérence, l’exactitude, la fonctionnalité (pragmatisme), la fécondité (cela permet de prévoir beaucoup de chose), l’amplitude (explique beaucoup d’autres choses). Il faut noter que ces critères viennent en général ensemble, dans ordre différent et que certains s’opposent les uns aux autres (par ex. simplicité et exactitude font rarement bon ménage).
« 3. Le réalisme de principe », relève carrément du présupposé métaphysique, évidemment on a beau jeu d’opposer un « réalisme » qui « suppose […] que le monde réel existe indépendamment de lui » (le scientifique) à un « idéalisme » qui supposerai que la réalité est hors du monde sensible et qu’il faut tendre vers elle. Et pourtant derrière ces présupposés ce cache un enjeu majeur sur ce qui est reconnu ou pas comme science. Souvent l’approche dite « matérialiste » est en fait un physicisme, sa science idéale est la physique telle qu’elle s’est élaboré au début du siècle, on observe d’ailleurs quelque réticence parfois avec les physiques possible par mathématique plutôt que par instruments. Cette vision des sciences rejettent en général justement les mathématique de la science. Car justement l’autre approche plutôt « idéaliste » est en fait souvent un « mathématisme », et va considérer que la vrai science c’est les mathématiques avec la perfection et la cohérence qu’ils permettent. Pour ma part, j’aime bien rappeler une autre proposition qui est celle du conventionnalisme de Poincaré, dont on trouve une présentation dans « La science et l’hypothèse », il s’agit non pas de rejeter toute expérience en disant que seule vaux des « conventions » et qu’après tout, elles sont toutes interchangeable comme pourrait le faire croire une sorte de constructionnisme social, mais que la science est faite de conventions (dont la possibilité d’une expérience fait parti). Ces conventions ne sont pas arbitraire, mais l’objet de discussions entre chercheuses et chercheurs, et permettent de faire « science » avec plus ou moins d’expériences. On demandera à la physique plus d’expériences, qu’aux mathématiques ou les conventions attendues seront différentes. Cela permet aussi de ré-introduire des sciences comme l’Histoire, dont tout le monde admettra qu’il est difficile d’y reproduire une expérience, mais dont les travaux relèvent pourtant bien souvent d’un travail sérieux, tout comme il en existe en sociologie ou psychologie. Évidemment ces domaines sont plus sujets a des débats ou les enjeux politiques ne sont pas nuls, mais d’une part les autres sciences aussi (l’évolution fait les frais des créationnistes, tout comme la cosmologie, sans parler des énergéticiens qui ont vu débarqué les conspirations autour d’une énergie du vide, ou je-ne-sais-quoi-encore que l’on nous cacherai pour faire plus de profits. Comme si les outils dans les mains du patronat n’étaient pas déjà suffisant en eux même pour exploiter le précariat (prolétariat élargie par la convention des crises économiques)) et d’autres part un débat peut se résoudre d’autant plus facilement qu’on a conscience des aspects conventionnels (pour avoir assister a des cours d’esprits critique destinés aux étudiants d’université des sciences a Montpellier, malgré leur formations, ils sont complètement sujets à des croyances diverses relevant du paranormal).
« 4. Le matérialisme méthodologique », cette dernière proposition, revient plus simplement à poser des limites au savoir rigoureux que nous pouvons mettre au point. Lecointre dit qu’on ne peu examiné que le matériel, il aurait aussi pu dire qu’on ne peu pas prouver que quelque chose n’existe pas (et que c’est donc a ceux qui prétendent que quelque chose existe, de le prouver).

Ensuite Lecointre propose que « l’exigence de reproductibilité des résultats agira comme un filtre » contre les pressions sociales, économiques et politiques. Qu’en gros la vérité vaincra grâce a la méthode scientifique. C’est méconnaître les capacité des groupes de pressions et leurs moyens. L’amiante par exemple, et d’autres produits, ont été commercialisés tel quel pendant des années, avant que l’on se décident a reconnaître le problème, et pourtant la méthode était bien la. Mais pendant ce temps nous sommes du gibier pour les chasseurs de profits. Et la méthode scientifique n’ a pas a elle seule diminuer le nombre de victime. Pendant que ce travail nécessaire ce met en place, la population subit les conséquences des matériaux et autres découvertes tout a fait scientifique elle aussi, mais dont les industriels ont décidés de ne pas publier des études (sur le tabac par exemple), avançant tout a fait légitimement grâce au libéralisme, le « secret industriel » contre la santé de la population. L’État d’ailleurs n’est pas de reste sur ces pratiques, puisqu’il dispose lui du « secret d’État » quand il fait transité les convois nucléaire a travers la France sur des routes ou chemins de fer.
On est donc loin de la prétendue « véritable autonomie des sciences dans leurs méthodes et dans leur résultats (répétons que les applications des sciences ne sont pas concernées ici) » laissant leur « pleines prérogatives morales et politiques à l’arènes des citoyens ». Les sciences sont biaisées par les financements qui les permettent, par les moyens permis, par les sujets retenus qui font intérêt vis a vis d’un contexte etc. Attention, cela ne signifie pas qu’elles sont fausses. Mais bien qu’elles sont pré-orientées. Quand je propose une science avec d’autres outils et objectifs ce n’est pas pour dire que l’autre science est fausse, comme l’aurait fait la science prolétarienne et le lyssenkisme. C’est plutôt comme quand vous êtes en France et qu’au lieu d’écouter Météo France, vous écoutiez la météo du canada, ou comme si vous écoutiez le trafic routier du Canada, alors que vous êtes en France. Es-ce que la météo du canada raconte des mensonges ? Probablement pas plus que Météo France. Seulement il y a des informations utiles pour la vie quotidienne en France et d’autres pour celles du Canada. Allons plus loin. Vous savez qu’il existe la possibilité pour des agriculteurs d’avoir une connaissance météo plus spécifiques, plus adapté à leur activité ? Il s’agit dans les sciences de faire une équivalence. Connaître le trafic routier c’est intéressant, mais si vous êtes cycliste ça ne vous sert pas de la même manière.
Aujourd’hui on en est un peu la parfois en science, au lieu de se demander comment résoudre une question pratique spéciale (je n’oppose pas la pratique pour bénir la fondamentale) on se demande quelle savoir, ou que pourrait-on faire avec cette technique (au hasard, les nanotechnologies). Du coup on produit un savoir non pas universel, mais complètement contingent. Contingent de ceux qui ont ces techniques, de ceux qui peuvent y accéder, s’en servir etc. Alors, comment résoudre cette ambivalence entre une science qui se prétend universelle, mais qui en réalité est contingente ? Il est possible de chercher a penser une science universelle dans un noyau méthodologique (et encore, les moyens mis en œuvre tout comme le savoir serait contingent), mais dont les résultats pratiques, eux, soit reconnues comme forcément contingents. Peut-être un peu comme l’on fait de la géographie. On croit être libre et universel sur le résultat parce qu’on ignore que les moyens qui y mènent sont contingent (certaines sciences, comme, l’ethno-écologie et toutes les recherches sur les savoirs locaux sont en avance sur ces problèmes). Ces sciences situationnelles peuvent toutefois parfois paraître universelle dans le cas ou le sujet lui même est identique. Les positions actuelles en science sont à l’opposé, dans les faits on a eu une nationalisation des scientifiques, puis des sciences, comme le rapporte Dominique Pestre dans « Science, argent et politique ; un essai d’interprétation » et les enjeux économiques font jouer la concurrence. Une tendance plutôt de gauche, veux ignorer cette réalité, et prétend a une science internationale, une sorte de Parti Communiste de la science, un centralisme scientifique qui s’impose a toute les situations sous couvert de neutralité et de bien du peuple (pour grossir les traits). On retrouve cette illusion a travers un exemple que les auteurs reprennent à un entretient avec Pascal Charbonnat.
Cet agent est essentiel dans l’approche de nos deux auteurs car il va justifier une science qui se détache de la religion, et qui serait « amorale » (ce qui est faux, on la vu, car dans les piliers proposé par Lecointre, une vertu, a minima est exigée). Cette position est présenté comme « abstinence métaphysique » (une fois de plus, antérieurement, j’ai indiqué qu’au contraire, il y avait un présupposé métaphysique, on y échappe pas). Quand elle est énoncée, on a l’impression que c’est juste les scientifiques d’une époque qui ont pris une décision dans leurs cerveaux respectifs revenant à dire au XV ième siècle, que l’on avait pas besoin de Dieu. Cette position revient un peu a promouvoir la liberté d’expression sans les moyens qui permettent de l’exercer et alors que des pouvoirs enjeu vont bien vous rappeler le contraire (a maxima en vous brûlant, a minima en faisant en sorte qu’on puisse pas vous entendre, non par censure, mais en recouvrant complètement votre paroles par d’autres faits, tout aussi vrai, mais qui participe a une autre histoire, que celle que vous voulez raconter). La ou Charbonnat dit que des scientifiques « choisissent de s’abstenir », faisant croire que grosso-modo, passer d’un camps a l’autre relève d’une décision mentale, Dominique Pestre rappelle les enjeux matériel : certains pouvait choisir plutôt que d’autres. « Le fait, nous le savons, que Galilée ait successivement « travaillé » dans le cadre de l’université et à la cour du grand duc de Toscane n’est pas sans importance pour les types de production intellectuelle qui furent les siens. Nous savons que son appartenance à la cour des Medicis puis à la cour pontificale, la protection que celles-ci lui ont accordée, l’indépendance qu’elles lui ont permis de gagner par rapport aux universités et aux jésuites, lui ont ouvert la possibilité d’une autre pratique de la philosophie naturelle, et l’ont autorisé à tenir publiquement d’autres énoncés. Parce qu’il s’appuie alors sur des sociabilités puissantes, parce qu’il met de son côté un autre réseau de pouvoir que celui constitué par ses anciens collègues, il peut rendre audible et légitime une nouvelle manière de défnir « le métier » de philosophie […]. Son insertion dans le monde de la cour et sa capacité à l’intéresser et la mobiliser permettent de comprendre son succès, de relire son ascension rapide, celle de ses manières de faire et de ses résultats, mais aussi sa chute, tout aussi dramatique, et son procès. »

Un dernier mot rapidement, une opposition actuelle fait jouer en science un « objectivisme », contre un « nihilisme ». Ou l’objectivisme serait neutre, alors que le méchant nihilisme se permettrait n’importe quoi. Pour moi ces deux positions sont des idéalismes. L’objectivisme ignore souvent ses conditions de productions et quand ils en parlent, soit c’est pour dire qu’il n’en parlerons pas, comme si on pouvait détacher l’un de l’autre, soit pour dire que cela impacte peu le résultat toujours vrai (on la vu, le problème en fait, n’est évidemment pas dans la vérité, mais dans la perspective que cela ouvre). On a beau jeu alors de rejeter un nihilisme, parfois renomé relativisme, ou constructionnisme social. Ce dernier existe, par ailleurs, et montre bien les difficultés qu’il y a, à établir des critères net sur ce qui fait science dans certains domaines, et l’esbroufe dont certain-e-s tirent profit. Mais surtout, cette opposition évite de questionner d’autres problèmes.

jeudi 22 août 2013

"Parler en langue"



Voila, pour ceux qui ne savaient pas de quoi il s'agit.
En gros, dans une assemblée de croyants, soudainement une personne ou plusieurs se mettent a "parler" dans qq.chose qui ressemble plus ou moins a une langue, mais que personne ne comprend.


Il s’agirai d’un don de la capacité de parler dans une autre langue que certaines personnes pourraient avoir. Dans certaines institutions religieuses, il y a une extrapolation qui est accompli selon laquelle, il s’agit de la capacité à parler une langue qui serait celle de Dieu, ou seulement comprise par lui. Cette capacité étant jugé plus ou moins importante pour être un bon croyant, établi aussi des servitudes. Ceux qui prétendent pouvoir le faire, aime s’y donner en public pour galvaniser les adeptes.

Il faut prendre soin de distinguer cette pratique de la glossolalie, qui est semblable mais que l’on accompli sans l’avoir prévu consciemment (autrement dit pour certains : une maladie mentale). Ensuite il faut noter que la prétention a une telle capacité est invérifiable, contrairement a d’autre dons mis sur le même niveau par Marc (16/17-18)1, comme la guérison, la résistance au poison, ou la prédiction. Reste les problèmes de probabilité, d’une manière générale on apprend pas une langue étrangère du jour au lendemain, il faut plusieurs années. Étrangement ce don « rare » (par définition) paraît être finalement très courant. Conclusion : il y a de forte probabilité que cela n’existe pas, que ceux qui prétendent le contraire mentent, ou se sont auto-persuader.
Par ailleurs, pour les croyants il faut relever que Paul précise que ce don n’est pas nécessaire à l’édification d’une Église et interdit même de le parler sans un interprète, son objectif étant de profiter aux croyants (La ou dans la bible on priait pour interpréter, partager, la parole de Dieu)2. Par ailleurs contrairement a ce qu’indique le texte (tour a tour) aujourd’hui tous « parlent » en même temps3.
Par sarcasme des « satanistes » infiltre des assemblées où ils dissimulent leurs attaques en paroles grâce au « parler en langues ».

Le dictionnaire sceptique du Québec indique : « Dans les Actes des Apôtres, on décrit comment des langues de feu ont conféré le Saint-Esprit aux disciples de Jésus, leur permettant de se faire comprendre de gens de toutes les nations, même s'ils continuaient de parler leur langue natale. Dans les cas de glossolalie, au contraire, on se retrouve devant une langue véritablement étrangère, puisque personne ne la comprend.
Ceux qui prétendent posséder ce fameux don des langues se comportent de différentes façons, selon les attentes sociales du groupe dont ils font partie. Certains entrent en convulsions et perdent connaissance, mais les cas ne sont pas toujours aussi spectaculaires. On assiste parfois à des états de transe, suivis d'amnésies. Tous se croient emplis du Saint-Esprit et pensent que leurs bredouillement possède un sens. Seuls ceux qui ont la foi et qui possèdent le don d'interprétation sont en mesure de comprendre ce flot de paroles apparemment insensées, ce qui confère aux "interprètes" une confortable marge de manoeuvre. Nicholas Spanos remarque que "de façon typique, l'interprétation donnée ne déroge jamais des principes fondamentaux de la communauté religieuse" [Spanos, 147].
Balbutier des paroles incohérentes qu'on interprète ensuite comme des enseignements mystiques d'une grande profondeur est une pratique ancienne. En Grèce antique, même le prêtre d'Apollon, dieu de la lumière, s'y adonnait. Elle n'était pas inconnue non plus des anciens israélites, des jansénistes, des quakers, des méthodistes et des shakers.4 »

Pour la comprendre a mon avis, il faut la replacer dans le cadre général d'une croyance institutionnelle qui est en perte de vitesse, et d'adhérent, vis a vis d'autres croyances concurrentes, plus ou moins instituées. Cette nouvelle pratique apparu au début du siècle aux États-Unis, viendrait apporter "un plus", un élément qui peu trouver de l'intérêt chez des adeptes et qui permettent de les fidéliser au lieu qu'ils aillent voir ailleurs.
L'auto-persuasion fonctionne parce que elle permet de se sentir dans un groupe, et qu'elle correspond tout de même dans un cadre général de croyance dans laquelle elle prend sens.

[Dieu t'aimes tant... qu'il a créé l'Enfer, juste au cas ou tu ne l'aimerez pas en retour.]

Notes :
1« Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils saisiront des serpents ; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris »
2« En est-il qui parlent en langue, que deux ou trois au plus parlent, chacun à son tour, et que quelqu’un interprète; s’il n’y a point d’interprète, qu’on se taise dans l’Église, et qu’on parle à soi-même et à Dieu. » 1 Cor. 14:26-28.
3Voir aussi : http://www.bible.ca/su-tongues-today.htm
4http://www.sceptiques.qc.ca/dictionnaire/glossol.html