Comment
devrait-on
considérer
l'interaction avec les sujets animaux-non humain dans le cadre
d'expérience scientifique ?
L'auteur
propose à
travers une phénoménologie créatrice
(dans la ligné de Uexküll1
et Florence
Burgat)
dont les
raisonnements entraînent
des questions pratiques d’épistémologie et d’éthique, de
changer radicalement la perspective du traitement animal, en ne les
considérant plus seulement comme
sujet de notre recherche, comme un patient, capable
de souffrance mesurable, que l’on peu tenter de diminuer ;
mais comme un agent, capable de
souffrir certes, mais aussi
de viser un
bonheur, d'avoir
ses propres jugements –
visible à travers l’observation de ses émotions (qui ne sont plus
vu comme opposées a la raison2)
– sur les
inter-actions que l’on a avec eux, ce
qu'on croit
leur
demander de
faire.
L’auteur
exécute une critique d’une méthodologie qui consiste a
transformer le vivant et ses capacités spécifique, en véritable
matériel organique passe partout (dont certains sont allé jusqu’a
retirer, les organes de perceptions3).
Cette pratique relève d’une course à l’éradication d’artefact,
qui est impossible, dans la mesure ou les questions tels quels
étaient
posées
en elle-même ne concernaient
pas réellement ce qu’il se passait, mais ce que le chercheur
pensent qu’il se passe, le point de vue du sujet étant réduit a
celui d’objet4,
sa
perception étant vu comme « passive », alors qu’elle
est « active5 »,
créatrice.
Les acteurs
sont capables de jouer, mentir, imiter, « voir ce que cela fait
de... », attirer l’attention6...
Il propose donc au contraire, d’accepter certaines difficultés
dans la réalisation des expériences. En
s’inspirant notamment des méthodes que l’on peu chercher et
pratiquer pas seulement en primatologie (dont la limite de
la méthode
« d’habituation »
visant a se faire oublier, se
rendre invisible,
est
critiquée par le rappel de l’attente de liens sociaux) mais aussi
en ethnologie. Il faut accepter de prendre en compte l’influence
sur les pratiques sociales des agents participants a l’expérience,
en particulier chez les animaux grégaires et
peut-être en tenant compte de la spécificité des capacités de
chacun-e (capacité qui pour l’auteur ne doivent pas être réduites
par défaut, car « les
recherches ont considérablement modifié ce qu’on pensait de ces
animaux »,
il faudrait donc leur laisser le bénéfice du doute, aller dans une
certaine mesure a l’encontre de ce qui peu-être attendue d’un
certaine idée de la « parcimonie » ou simplicité7).
Cela peu
passer par la sélection progressive des participants en fonction de
s’il peuvent être observé en continue à une distance proche, si
son statue social n’est pas trop influencé par cette inter-action
privilégiée avec l’expérimentateur, ou encore si cela ne va pas
trop changé son comportement vis a vis de ses pairs (concurrence
accrues).
L’auteur
écarte les difficultés supplémentaire que pourrait apporter cette
approche (compromis
de la généralisation,
car chaque
animal est particulier8.
Prise en
compte d’acteurs supplémentaires, comme les bergers, les
éleveurs9,
qui connaissent bien les cobayes)
en rappelant
les bénéfices
qu’il est possible d’en tirer, à travers la prise en compte
d’artefact attendus que l’on tentera pas de détruire (par soucie
de préservation du bien être des participants, autant
chercheurs10,
que cobaye11)
quand on ne parvient pas a les éviter, mais que l’on peu prendre
en compte. Il s’agit donc bien de penser « avec », et
non « contre » en
se posant par ex. la question « a quoi a-t-il répondu ? ».
Quitte
pourquoi pas à, comme les Japonais pratiquant une cérémonie en
hommage aux animaux mort pour la science, à se trouver une pratique
qui fasse sens dans notre culture.
Il
faut relever certaines limites de ces propositions. L’auteur se
demande quels sont les limites du laboratoire, « Sera-t-il
cable de construire les conditions d’une véritable collaboration
entre co-expert ou, au contraire, rélèguera-t-il les techniciens au
rôle de variables expérimentales supplémentaires ? »
renvoyant leur perception au domaine du privé, éliminer par les
protocoles ? Mais les chercheurs eux-même sont confronté à
des difficultés quand par ex. ils doivent extrairent le cerveau
d’une bête dont par ailleurs ils se sont occupés. L’empathie
pose alors question, remettant en tension la radicalité d’une
telle nouvelle perspective d’inter-action et
rapproche les conséquences d’une telle pensée de celle de Martha
Nussbaum12
sur l’expérience animale, mais par une voie toute différente.
Notes
1Même
si cette méthode semble toujours pour moi s’apparenter à une
montagne qui accouche d’une souris.
2Des
rats sont capable de faire « l’expérience de la
déception (ou de l’exaltation) ».
3Le
livre met en avant entre autre, deux scientifiques aux pratiques
particulièrement cruelles : Harry Harlow, et le béhavioriste
John Watson qui à « retiré » à un rat « ses
yeux, son bulbe olfactif et ses vibrisses, essentiels au sens du
toucher chez le rat ». L’auteur évoque aussi une
expérience de J.W. Mason pour laquelle il parle de « jeune »,
alors que l’animal (des singes non-humains) n’ayant pas choisi
eux-même leur sort, il est plus juste de parler de procédé visant
a l’affamer plus ou moins discrètement.
4« Car
c’est bien de cela qu’il s’agit : de l’artefact par
excellence. Les rats répondent à une autre question que celle que
l’expérimentateur leur pose. Et l’expérimentateur ne peut, à
aucun moment s’en douter, simplement parce qu’il n’a pas pris
en considération le point de vue que le rat pouvait avoir sur la
situation. »
5A
minimat la situation expérimentale pour l’animal doit souvent lui
apparaître comme « exceptionnelle ». L’auteur propose
une double signification « ce n’est pas comme d’habitude »
et « cela ne va pas durer ».
6Ce
panel est inspiré des travaux de Mark Bekoff.
7Le
critère de « simplicité » a toujours était ambigu.
Qu’est ce qui est le plus simple : appliquer une règle
spécifique a chaque espèce, ou une attention généralement élevée
quelque soit l’espèce ? Dans le doute, autant choisir la
seconde option qui nous épargne des traitements qui pourrait être
mauvais inutilement. Il ne s’agit d’ailleurs pas ici de
« vérité », mais d’éthique.
8Il
en est a priori de même en médecine humaine, mais renonce t’on a
des traitements bien souvent issus de généralisation aussi, pour
autant ?
9Des
réflexions qui la rapproche du travail de Jocelyne Porcher.
10Les
chercheurs n’aime pas non plus infliger des traitements qui vont a
l’encontre de leur éthique. Des centres d’aides ont même était
mis en place pour ceux qui rencontre ce sentiment (« difficultés
de justifier leur métier auprès de leurs proches, et la nécessité
d’espaces de discussion qui accompagneraient le droit de s’opposer
au fait de prolonger des situations inacceptables »).
11« les
rats traités avec amitié et confiance se sont avérés bien
meilleurs à l’apprentissage, comme on pourra dire que les rats
vécus comme intelligents ont été traités avec plus
d’attention. »
12Nussbaum
Martha C., Par-delà la « compassion » et l'
« humanité », justice pour les animaux non humains.
Dans H. -S. Afeissa et J. -B.
Jeangène Vilmer (textes réunis par), Philosophie
animale, 2010, éd. Vrin.
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