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Le Gaz de schiste comme actualisation de la menace capitaliste
Énergie – Généralité et déclin. La méga-machine capitaliste planétaire suintait et carburait jusqu'à récemment aux énergies fossiles les plus pures. Grâce à elles, elle étendait son hégémonie et maintenait les techniques qui nous apportent a la fois confort matériel et aliénation.
Mais l'extraction devient difficile, les ressources – pas seulement le pétrole – se raréfient... alors que nos techniques capitalistes-marchandes en réclament de plus en plus.
Des techniques d'extraction, qui par le passé s'avéraient trop chères vis-à-vis de leur prix de transformation, sont à présent intéressantes pour les États et les industriels. Du pétrole, on passe aux sables bitumineux, et du gaz naturel au gaz de schiste... Des pays orientaux, aux pays occidentaux.
C'est à présent les forêts, nappes phréatiques, et terrains dans notre proximité, qui vont être détruits, dévastés, perforés pour extraire du Gaz de Schiste.
Gaz de Schiste – Pour une destruction durable. Le gaz de schiste est stocké en profondeur sous Terre, difficilement accessible. Pour l'extraire, il faut détruire le paysage pour creuser un puits pouvant aller jusqu'à 3000 mètres, permettant d'atteindre la couche de schiste où est confiné le gaz. Chaque puits étant exploité rapidement (environ un an), il faut les multiplier (tous les 200 mètres environ)
Il faut ensuite envoyer, dans chaque puits, de grandes quantités d'eau sous pression, mélangée à divers agents chimiques. Cette action déclenche un petit séisme dans le sol... et est censée faire remonter le gaz à la surface par le puits. En espérant bien sûr qu'il n'y ait aucune fuite de gaz, et que l'explosion ne fracture pas le sol de manière imprévue. C'est la méthode de la fracturation hydraulique. Pour réaliser tout cela il faut souvent détourner des cours d'eaux, transformer des routes en autoroutes...
D'autres pays ont compris, mais un peu tard, leur erreur : séismes inattendus en surface, destruction des sols, contamination et pollution des nappes phréatiques et de l'air environnant le site (parfois inflammable), riverains humains et non-humains présentant des pathologies variées...
Pour l'instant, les entrepreneurs se présentent sous le couvert de prospections mesurant les ressources disponibles; on ne parle pas encore d'extraction... mais qui peut croire qu'après avoir dépensé des millions, ces entreprises repartiront sans prévoir de retour sur investissement ?
Il est vrai que le gaz de schiste créera de nombreux emplois : des propagandistes qui se chargent de rassurer tout le monde, ceux qui détruiront le paysage pour installer les forages, les compagnies payées pour livrer de l'eau potable aux personnes dont l'eau aura été contaminée, sans parler de ceux qui prescriront les médicaments et antidépresseurs aux survivants de ce désastre.
Et tout cela se fait sans demander l'avis des populations ; pour le bon fonctionnement du système, nous sommes des « pertes acceptables » et nous subirons ces « dommages collatéraux ».
Perspective Péquenot Science. L'énergie n'est un problème pour nous que parce que nous dépendons d'un appareillage technique spécifique, rendu nécessaire par nos modes de vie. Une grande partie de l'énergie produite ne nous arrive d'ailleurs jamais, parce qu'elle est consommée par le système lui-même pour son fonctionnement. Ce n'est pas nous qui constituons un problème, mais cet appareillage et ceux qui le dirigent. Ils organisent nos dépendances, notre exploitation, et la destruction des vivants sur Terre. Finissons-en avec ce système.
Le système industriel mondial capitaliste marchand est destructeur, avec ou sans énergies renouvelables. Qui se porte volontaire pour extraire les minerais rares nécessaires à la fabrication des éoliennes industrielles et des panneaux solaires ? Pour l'instant, c'est le rapport de force qui détermine quelles vies humaines et non-humaines seront détruites à ce travail pour les modes de vie que permet et contraint ce système.
En organisant la nécessité de l'expertise scientifique, les gouvernements et les entreprises ont compris que par le biais d'une existence toujours plus assujettie aux diverses techniques, ils s'assuraient un contrôle grandissant sur nos vies. Ce qu'ils font aujourd’hui avec le Gaz de Schiste, ils continueront à le faire avec toute alternative nécessitant une expertise.
C'est à nous, les « péquenots », de prendre en charge nos moyens de subsistance et notre vie sous tous ses aspects. Pas de place pour les gouvernants et patrons qui décident à notre
place. C'est à nous de construire le monde, de démonter la méga-machine. Chacun peut participer, aussi modeste que soit sa contribution. Ici comme ailleurs, non aux Gaz de Schistes !
Si ce n'est pas vous, qui ? Si ce n'est pas maintenant, quand ? Si ce n'est pas ici, où ?
Groupe Péquenot-Science
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