« Vous n'êtes
pas qualifié pour traiter ce sujet »
Quand on critique les nanotechnologies,
les OGM, la géo-ingénierie, la biologie de synthèse, les projets
scientistes de société (comme ceux de Zeitgeist), les utopies
fondée sur l'informatique... Bref, partout ou je crois avoir affaire
a un scientisme, on m'oppose parfois un déni d'opinion. « vous
n'êtes pas scientifiques, vous n'êtes pas expert, vous ne pouvez
pas parler de ces sujets ».
Et comme la société se base de plus
en plus sur ce genre de technique, d'ici peu (si ce n'est pas déjà
le cas), vous n'aurez plus rien le droit de dire sur quoi que ce
soit. Le revers de ce problème fait parti d'un projet qui peut-être
positif : fondé une société qui sur les questions vitales
reste fonctionnelle avec des techniques que tout le monde peu
fabriquer ou réparer soit même.
1.Désarmer les scientistes
L'objectif de la science, n'est pas la
vérité, en tout cas pas au sens courant du terme. Elle est avant
tout une méthode : élaborer un savoir rigoureux. La science
c'est ça. Le savoir scientifique c'est quoi ? C'est la
qu'intervient la question de la vérité. Pour distinguer un savoir
scientifique de quelque chose qui ne l'est pas, il y a un enjeu sur
ce que signifie la vérité.
Tout d'abord, j'écarte l'idée qu'une
théorie peu se vérifier par l'expérience pour partir d'un enjeu
pratique : vous avez réalisé une expérience... mais pour
expliquer le résultat différentes théories sont possibles. Comment
choisir ? C'est la qu'apparaissent les différents critères sur
ce qu'est la vérité.
_Fécondité (les nouveaux problèmes
ou raisonnements qu'elle apporte).
_Exactitude,
_Simplicité (ou beauté)
_Amplitude (ce qu'elle permet de
comprendre parmi ce que l'on ne comprenais pas)
_Pragmatisme (ça fonctionne !).
A chaque fois, il y a un enjeu sur ces critères. Chacun les organises comme il le veut, mais on y échappe pas. Ces critères distinguent en fait ce que l'on attend de la science. Si on attend qu'elle permette des prédictions, ou que l'on puisse répéter l'expérience, on optera en faveur de telle ou telle explication.
A chaque fois, il y a un enjeu sur ces critères. Chacun les organises comme il le veut, mais on y échappe pas. Ces critères distinguent en fait ce que l'on attend de la science. Si on attend qu'elle permette des prédictions, ou que l'on puisse répéter l'expérience, on optera en faveur de telle ou telle explication.
Mais quand vous êtes Historien, par
exemple. Vous faites de la science, mais es ce que vous allez
chercher la prédiction ? Un ensemble de pratique classée à
pseudo-scientifique (parapsychologie, cryptozoologie et j'en passe),
pourrait être reconnu comme science, au même titre que l'histoire a
condition qu'elle en garde le même objectif : description de ce
qui s'est passé, et pas prédictibilité ou discours type
ontologique (la réalité du monde c'est ceci etc...).
Toute science a inévitablement un
présupposé métaphysique qui est nécessaire pour elle dans la
mesure ou il définit aussi son objectif. Le conventionnalisme est
une philosophie des sciences qui permet d'accepter de vivre avec ce
problème : nos sciences sont fondées sur des conventions.
2. Ce que les scientifiques veulent,
n'est pas ce que société veux.
L'objectif d'une société n'est pas
d'apporter des prédictions, ou des connaissances historiques, mais
de permettre de vivre ensemble. Cela ne veux pas dire qu'elle
s'oppose aux idées précédentes, mais que ce n'est pas sa
préoccupation première (son télos).
Malheureusement beaucoup de critique
des OGM, des nanotechnologies etc... ne voyent pas la différence, et
pense que pour critiquer ces « objets » il faut apporté
des arguments scientifiques (il faut dire que c'est aussi ce que la
loi exige...), alors qu'il faut en fait apportés des arguments
politiques. L'objectif n'est pas de dire que les scientifiques ont
faux, ou tort, ou que leur science ne fonctionne pas. Mais de dire,
ce n'est pas avec cette pratique que nous répondrons au problème de
société que nous rencontrons.
Malheureusement, je continue à voir
des critiques des OGM dire : c'est dangereux pour la santé,
pour l'environnement etc... OR c'est invérifiable quand vous n'êtes
pas scientifiques. Par contre, l'on peu dire : la propriété
sur le vivant est néfaste pour la possibilité de chacun de produire
ce qu'il veut manger. L'argument tient très bien politiquement, et
il suffit. Le problème c'est que les exploiteurs ne veulent pas
l'entendre. Mais ça c'est une autre histoire.
Les scientistes n'entendront rien a
l'argument, d'autant qu'il existe aussi des scientistes en politique
(en général des marxistes orthodoxes) qui lorsqu'ils entendront
cela vous dirons : vous voulez la science prolétarienne ?
Ce qui signifie en gros refuser la génétique, comme Lyssenko, en
disant qu'elle n'est pas une vraie science. Or le discours que je
tiens est différent : le problème n'est pas de dire vrai ou
fausse science, mais conséquences politiques de la pratique (que peu
plus ou moins transporté les scientifiques avec eux). Par ailleurs,
on a connu aussi l'eugénisme. A son moment de gloire l'eugénisme
reposait sur de vrai théories scientifiques... on accepte couramment
aujourd'hui de reconnaître que la pratique était néfaste.
Confondre description, ou même prédiction, avec prescription a mené
a toute sorte de choses atroces.
3.Nous ne sommes pas obscurantiste.
L'accusation
arrive assez vite. Si l'on s'exprime en faveur d'un moratoire pour
les OGM ou les nanos, ou le nucléaire, on nous réplique : vous
voulez retourner a la bougie. Vous êtes contre la science (une autre
variante consiste à culpabiliser, mais je n'en parle pas ici [vous
êtes contre les gaz de schiste ? Alors vous voulez mangé
cru?]).
Or il existe, ce
que j'appelle des moratoires invisibles. Les budgets distribués pour
faire des sciences sont donnés par les industries et les
gouvernements. Ces budgets ne sont pas répartis au gré du vent,
mais concerne certaines sciences (par exemple les nanos) plutôt que
d'autres. Ainsi le discours de « sauvons la recherche »
est complètement frauduleux s'il n'éclaire pas les différentes
recherches et qui se contente de demander une hausse du budget
recherche. Le fait que certaines sciences n'est pas de budget, va les
empêcher de faire de la recherche, c'est cela que j'appelle un
moratoire invisible. Et au lieu de reprocher a la population de faire
des demandes visibles de tous et qui doivent passé devant la
justice, pour obtenir un moratoire, on ferait mieux de regarder ces
moratoires organisé par les orientations budgétaires.
Enfin, et pour
faire rapide (désolé de cette rédaction peu rigoureuse), ces
questions même réglée, n'empêche pas le pire. C'est la société,
l'organisation sociale en général qu'il faut changer, et pas un
petit bout en particulier, qui pourrait donner l'illusion d'une
avancé temporaire... pour découvrir plus tard l'actualité d'une
récupération de nos combats.
Notes
Pour ceux qui sont intéressés par les aspect épistémologiques de ce sujet, je leur conseille (un des livres du professeur qui a accepté de suivre mon sujet que j'avais fait en 2007 sur les nanotechnologies) :
Anastasios Brenner, Raisons scientifiques et valeurs humaines
Il y a aussi une émission de radio où Anastasios est questionné, mais je trouve que l'animateur n'arrive pas bien a voir la continuité du sujet, et part un peu dans tous les sens.
Notes
Pour ceux qui sont intéressés par les aspect épistémologiques de ce sujet, je leur conseille (un des livres du professeur qui a accepté de suivre mon sujet que j'avais fait en 2007 sur les nanotechnologies) :
Anastasios Brenner, Raisons scientifiques et valeurs humaines
Il y a aussi une émission de radio où Anastasios est questionné, mais je trouve que l'animateur n'arrive pas bien a voir la continuité du sujet, et part un peu dans tous les sens.
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